Trop d’informations tue l’information!

Avant le 10 décembre 2023 tout était simple. Pour prendre le prochain bus ou tram, grâce à l'ancienne version de l'application des TPG (transports publics genevois), je savais en un clin d'œil, combien de minutes j'allais attendre. En effet, l'application affichait pour un arrêt donné la liste des bus ou des trams et, pour chaque véhicule, son numéro de ligne, sa destination et le temps d'attente décompté en minutes. Les pictogrammes étaient là, discrets mais efficaces, pour indiquer l'accessibilité des véhicules. Et en cas de perturbation, une alerte claire me prévenait d'éventuels désagréments.

Avec la nouvelle mouture de l'application, l'information est pléthorique. L'heure précise du passage des bus, leur ponctualité ou leur retard; tout y est. Mais le hic, c'est que je me retrouve à jongler avec les horaires, à faire des calculs mentaux pour déduire mon temps d'attente. L'accessibilité? Elle n'est plus signalée, supposément parce que tous les véhicules sont adaptés. Les perturbations? Elles doivent être déduite du temps d'attente.

La méthode QQOQP ou des 5 W

Cet exemple illustre parfaitement le principe selon lequel trop d'informations peut nuire à l'information elle-même. Cela me conduit à réfléchir à la méthode QQOQP (Qui, Quoi, Où, Quand, Pourquoi) ou les 5 W en anglais (Who, What, Where, When, Why) appliquée à la gestion de projets numériques. Cette méthode vise à clarifier les objectifs et à recentrer l'information sur l'essentiel: Qui va utiliser le produit? Quel (Quoi) est le contenu à transmettre? Où et quand ce produit sera-t-il utilisé? Et surtout, pourquoi cet outil existe-t-il?

Lorsque je me penche sur l'application des TPG, il me semble qu'une telle démarche aurait pu éviter bien des écueils.

• Qui l'utilise? Des gens pressés, cherchant une information rapide et claire.
• Quoi? Le nombre de minutes à attendre pour le prochain bus ou tram.
• Où et quand? À chaque arrêt, tout au long de la journée.
• Pourquoi? Pour faciliter le déplacement des usagers, pas pour les transformer en experts en calcul mental!

Trop d'information nuit à la clarté

Le problème est que, dans notre ère de l'open-data, la tentation est grande de vouloir partager toute donnée brute, sans filtre ni hiérarchisation. Or, l'accessibilité de l'information ne se limite pas à sa disponibilité ; elle implique sa compréhension immédiate, sans effort supplémentaire.

La surcharge informationnelle est un fléau moderne. Elle nous submerge au point que nous ne savons plus distinguer l'important de l'accessoire. Les normes en matière d'accessibilité web (WCAG) le stipulent clairement: l'information doit être assimilable par une personne ayant terminé le premier cycle de l'enseignement secondaire. Est-ce vraiment le cas avec cette nouvelle version?

Ce que j'observe ici, c'est le résultat d'une ambition démesurée, où l'on a oublié l'essence même du service offert. La volonté de fournir un maximum d'informations a éclipsé la nécessité de les rendre utiles et maniables.

Alors, comment trouver le juste milieu entre la quantité d'information et sa qualité? Comment faire pour que les outils numériques servent réellement leurs utilisateurs, sans les noyer sous un flot incessant de données? Ce sont des questions cruciales pour tout concepteur d'application ou gestionnaire de projet.

Et vous, avez-vous déjà été submergé par trop d'informations au point de ne plus pouvoir les traiter efficacement? Comment gérez-vous ce déluge de données au quotidien? Que pensez-vous de la dernière version de l'application TPG? Partageons nos expériences et trouvons ensemble les meilleures stratégies pour rester maîtres de l'information, plutôt que ses victimes.