Euria : j'ai testé la nouvelle IA d'Infomaniak

Ce matin du 9 décembre 2025, en lisant le journal Le Temps [1], j'ai appris qu'Infomaniak, l'hébergeur que j'utilise depuis bientôt 30 ans, vient de lancer Euria, un nouveau service d'IA générative (GenAI) [3]. Ce service n'est pas mal, ce qui signifie, si je traduis du genevois, qu'il est vraiment très bien.

Le test de la réponse à une question d'actualité

J'ai pu lui poser des questions (même si ce n'est pas une fonctionnalité que j'utilise au quotidien, car il ne faut jamais faire confiance à une IA générative seule) et ses réponses étaient justes grâce à la fonctionnalité de recherche sur le web, qu'Infomaniak a intégrée directement dans sa solution.

Le résumé d'articles

Le deuxième test que j'ai fait consistait à demander de résumer un article, car c'est une des fonctionnalités que j'utilise le plus. Depuis quelque temps, pour ce test, j'utilise un article de la Julie (la Tribune de Genève, ou TdG pour les non-Genevois) intitulé : À Lancy, une faîtière suisse a arrosé la campagne contre « zéro pub » [2]. Cet article n'est pas facile à comprendre, car la journaliste a certainement voulu faire du clickbait et relancer une polémique sur un ancien objet de votation communal. Toutes les IA ne sont pas capables de résumer cet article de la TdG de façon claire, et j'aime bien la conclusion qu'Euria m'a générée :

Le message est clair : même avec beaucoup d'argent, il n'est pas toujours possible de gagner un vote populaire.

En septembre dernier, j'avais fait les mêmes tests avec Apertus, l'IA développée par les deux écoles polytechniques fédérales (EPF) suisses, et les résultats avaient été décevants. À la décharge de ce modèle, l'intégration proposée en libre accès [4] n'intègre pas de fonctionnalité de recherche sur le web. Il hallucine donc (pour ne pas dire qu'il invente n'importe quoi) pour répondre aux questions posées. En matière de résumé, j'ai refait un test ce matin et je peux vous confirmer qu'il n'est toujours pas capable de produire un résumé complet de l'article de la Tribune dont je viens de parler.

Test de la génération de code

J'ai également demandé à Euria de générer du code Python pour lister tous les déplacements nécessaires à la résolution du jeu des tours de Hanoï. La génération a été rapide et le code était de qualité. En revanche, quand je lui ai demandé de transformer le code Python en une page HTML/JavaScript/CSS pour présenter visuellement les déplacements, le résultat était moins concluant.

Qu'est-ce qui se cache sous le capot d'Euria ?

Le site d'Infomaniak donne actuellement peu d'informations sur le sujet. Dans l'article du Temps, nous apprenons qu'Euria s'appuie sur un mix de modèles open source : le français Mistral et le chinois Qwen. Aucune information non plus sur le nombre de tokens maximum acceptés en entrée ni sur ceux que nous pouvons espérer en sortie.

Un point est clair : la domiciliation des données. Ces dernières restent sur les serveurs d'Infomaniak en Suisse et certains de ces serveurs permettent même de chauffer des bâtiments dans la périphérie genevoise. Infomaniak est une société suisse, ce qui constitue pour moi un atout pour la souveraineté des données.

En matière de GenAI, Infomaniak n'en est pas à son premier essai. J'avais déjà testé chez eux un service d'API (Application Programming Interface en anglais, c'est-à-dire une interface logicielle qui permet à différents programmes ou services de communiquer entre eux pour échanger des données et des fonctionnalités) qui s'appuyait sur le modèle Mixtral 8x7B. À l'heure actuelle, j'utilise principalement Claude.ai d'Anthropic. Cependant, la souveraineté des données étant un point important pour moi, selon le modèle économique qui sera proposé par Infomaniak, je pense continuer à tester leur service d'IA générative.

Références

[1] Anouch Seydtaghia, Le Temps, En plein débat sur la souveraineté numérique, Infomaniak lance Euria, une IA respectueuse de la vie privée, https://www.letemps.ch/cyber/en-plein-debat-sur-la-souverainete-numerique-infomaniak-lance-euria-une-ia-respectueuse-de-la-vie-privee, publié le 9 décembre 2025, consulté en ligne le 9 décembre 2025

[2] Léa Frischknecht , Tribune de Genève – TdG, À Lancy, une faîtière suisse a arrosé la campagne contre «zéro pub», https://www.tdg.ch/lancy-une-faitiere-suisse-a-arrose-la-campagne-contre-zero-pub-245440014784, publié le 18 août 2025, consulté en ligne le 18 août 2025

[3] https://euria.infomaniak.com/

[4] https://publicai.co/